Historique

Cette unité aérienne est l'héritière des sections aériennes de sauvetage en mer créées après la Seconde Guerre mondiale au moment où la France, signataire de la convention sur l'O.A.C.I. (Organisation de l'Aviation civile Internationale) se dotait des moyens nécessaires pour satisfaire ses engagements internationaux. En conséquence, le conseil supèrieur de la sécurité aérienne française demanda le rattachement du SAR au secrétariat de l'aviation civile et commerciale (SGACC). Les militaires (Armée de l'Air) conservent la partie opérationnelle. Elle dispose des matériels et des équipages nécessaires pour entreprendre immédiatement toute recherche dans les limites des zones dont elle assure la responsabilité et y compris celles situées en Afrique française. À l'issue de la Seconde Guerre mondiale, l'Armée de l'Air mettait donc en place un service de sauvetage aéromaritime (SAMAR) renforcé par la suite par une organisation de recherches et sauvetages aéroterrestre (SATER). Ce service est d'abord basé en Provence (Salon de Provence) puis en Algérie à Blida sous l'appellation de S.A.S.M. 99 en février 1946. Il est placé sous la dépendance de la Zone de Défense Aérienne 903 ayant comme moyens aériens trois Vickers Wellington, bimoteurs anciens retirés du service en 1948. Un Handley-Page Halifax détaché de Bordeaux (vétéran des groupes "Tunisie" ou "Guyenne") assure l'intérim dans l'attente de la dotation d'appareils du type Lioré et Olivier LeO 453. Trois appareils sont tout d'abord mis en œuvre et en 1953 l'unité dispose de six avions lui permettant d'assurer sa mission. La S.A.S.M. est alors transférée à Alger-Maison Blanche et, au mois de mars 1954, à Boufarik où elle fusionne avec le groupe de liaison GLA 45 qui comprendra deux escadrilles. L'une de liaison aérienne et une autre de sauvetage en mer constituée de 8 bimoteurs LeO 45. Une refonte de cet ensemble va redonner naissance à un GLA 45 et une nouvelle S.A.S.M. 99. Au mois de février 1955, la S.A.S.M. voit le remplacement des LeO 45, par des quadrimoteurs Bloch SE 161

Languedoc ayant appartenu à Air France. Dix appareils seront spécialement aménagés à Toulouse-Montaudran (balcon sous le nez de l'appareil -supprimé par la suite-, bulles d'observation -il y en aura 4, deux à l'arrière et deux à l'avant de l'emplanture des ailes-,on notera également l'adjonction d'un radar). Se trouvant toujours à Boufarik, cette formation va changer à nouveau de dénomination. Ce sera l'E.A.R.S. n° 99 (Escadrille Aèrienne de Recherches et de Sauvetages). En février 1956, elle s'installe à nouveau sur la base Aérienne d'Alger, dépendant du Centre de Coordination et de Sauvetage (CCS) situé à La Réghaïa. Mais bien des déboires surviennent à ces Bloch 161. Le 20 avril 55, le F-BCUA au Bourget en approche finale (alt. 350 feets) fait une abattée, heurte une maison et se pose en crash (il n'y a pas de victimes). Cause de l'accident : problème de volet.Dans la nuit du 29 au 30 Novembre 1956, le F-SSUN (les lettres SS sont systématiquement attribuées à l'indicatif lorsqu'il s'agit d'une recherche ou assistance réelle) disparaît corps et biens en Méditérranée. Le 31 janvier 59, le Bloch 161 F-BCUJ (voir photo ci-contre) lors du retour au parking voit son train principal s'affaisser avant l'arrêt des moteurs et ceci en dépit des éclisses de train en place. L'escadrille se voit attribuer en renfort un Noratlas N 2501, prêté par le GMMTA (Groupement des Moyens Militaires du Transport Aérien). Chaque semaine, un appareil (généralement le N 2501) est détaché en métropole sur la Base aérienne de Istres-Le Tubé et reçoit ses ordres du CCS d'Aix-en-Provence. En 1960, des avions du type Lockheed L-749 Constellation vont progressivement remplacer les Languedoc. Il y en aura 6, ce seront les F-BAZT/ZY/ZJ/ZP/ZO/ZM ... ce dernier s'écrase le 11 Janvier 1963 dans les Corbières au nord de Perpignan, il sera remplacé par le ZF.

Ceux-ci seront également aménagés pour les besoins à Toulouse-Montaudran : poste de navigation, adjonction de 4 bulles d'observation, d'équipements radio supplémentaires, d'une zone de repos, mais hélas pas de radar. L'importance nouvelle prise par l'escadrille SAR va motiver un ultime changement d'appellation : celle-ci deviendra Escadron Aérien de Recherches et de Sauvetages N° 99 et se verra rattaché au COTAM (Commandement du Transport Aérien Militaire). Le mois de février 1962 (dans le cadre du rapatriement des unités aériennes dû a la fin des hostilités en Algérie) verra cet Escadron affecté à la Base Aérienne 101 de Toulouse-Francazal. Durant cette période, de nombreux convoyages seront effectués afin d'apporter une protection SAR au profit de Harvard, T6, T28,Max Holste Broussard, Morane 500, Beech L-18, NC.856, N.3400. Ces groupes comprennant quelquefois 25 appareils regagnent la métropole soit par le trajet Oran-Murcie (Espagne), soit par Bône-Cagliari (Sardaigne) et Corse. Chaque année des exercices tri et quelquefois quadripartites, réunissants Italiens (basés à Vigna Di Valle proche de Rome)équipés de SA-16 Albatross, d'Espagnols basés à Palma de Majorque (Baléares) équipés également de SA-16 et enfin de Britanniques venant de Gibraltar et volants sur Shackleton (voir photo ci-contre) se déroulent sur la Méditérranée. Chacun des participants se trouvant alternativement PC directeur et les débrieffings à l'issue des exercices se faisant sur leur base de rattachement. En 1969, cette belle aventure, marquée par l'ironie du sort, car nombreux sont nos compagnons d'armes qui ont été brutalement frappés par la mort alors qu'ils accomplissaient justement soit des assistances de recherches réelles ou missions

d'entrainement, se termine.Les appareils arrivent en fin de certificat de navigabilité. Les moyens manquent, il n'est pas prévu de remplacer les Constellation. L'Escadron est dissout définitivement.ci-contre : réunion SAR à l'occasion d'exercices à Séville (Espagne) années 60. Du plus proche au plus loin : un Grumman SA-16 Albatros espagnol, un italien et un Casa 2111 (He 111 espagnol). © F. De Richemond